Ils habitent aujourd’hui des villages dont ils forment
l’unique population : ainsi que les villages des pêcheurs
sur les bords de l’Océan, il y a des villages de Bosos sur
le Niger, ses bras, ses affluents, pauvres, eux aussi, comparés
aux villages d’agriculteurs avec lesquels ils alternent.
Ils s’annoncent par de grands filets accrochés à de longues
perches et déployés en paravent, séchant sur la rive.
Dans les bourgs, dans les grandes villes enfin, les Bosos
abords d’un village de pècheurs
occupent des faubourgs distincts, marquant encore qu’ils
sont à toi, exclusivement à toi, ô Niger.
Et de ce fait, j’ai eu aussitôt pour eux une affection réflexe, qui s’est augmentée à les connaître, à passer au milieu de leur vie les nombreux jours de ma navigation nigritienne. Je les ai vus s’en allant sur leurs pirogues fluettes à la conquête de leurs grosses proies — caïmans, laman-