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XVII

LA CONQUÊTE FRANÇAISE

Jusqu’au dernier moment, l’Angleterre s’efforce de mettre la main sur le commerce de Tombouctou. Après avoir vainement visé la route de Tripoli et celle des bouches du Niger, elle s’applique à tenter la voie du Maroc, en s’installant vers 1890 au cap Juby. Mais il est trop tard. Nos colonnes et nos postes se sont lentement avancés sur cette route du Sénéga qu’avait préconisée Colbert. En 1893, le colonel Archinard prend Dienné. C’est l’avant-dernière étape : l’année suivante nous sommes à Tombouctou.

Quoi qu’on en ait dit à cette époque, l’occupation de Tombouctou s’imposait. Et elle s’imposait dans le délai le plus bref : il n’est personne qui ne puisse s’en rendre compte maintenant que nous avons fait connaître l’histoire et les êtres de ces pays. La prospérité du Soudan est intimement liée à la tranquillité et à la sécurité de son principal marché. L’anarchie séculaire se prolongeant à Tombouctou, les sacrifices en vies humaines et en argent que nous faisions à ses portes devaient rester stériles. Il importait donc de mettre au plus tôt un terme à la néfaste domination des Touaregs. Que l’on songe, d’autre part, au foyer de résistance contre la domination française qu’aurait pu devenir la ville. Voit-on les Touaregs s’y assemblant, s’unissant aux Kountas, aux Foulbés,