Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/486

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


LIVRE TROISIÉME

LIVRE 3 CHAPITRE 1

CHAPITRE PREMIER.

Des Droits que les Empereurs d’Orient s’étoient arrogés sur l’Empire d’Occident, & du partage qui s’étoit fait du Peuple Romain, en deux Peuples.


Il convient d’autant plus de traiter ici des droits acquis à l’empire d’Orient sur l’empire d’Occident, que rien n’est plus utile pour l’intelligence de notre histoire, qu’une déduction de ces droits, puisqu’ils ont été reconnus par les Francs, et par les autres barbares établis dans les Gaules en qualité de confédérés. Dans les tems où le trône d’Occident étoit vacant, ou réputé vacant, ces hostes se sont adressés à l’empereur d’Orient, ils en ont obtenu des concessions, et même ils se sont fait pourvoir par ce prince des grandes dignités de l’empire d’Occident. Enfin nous verrons que ç’a été la cession de tous les droits que l’empire Romain avoit sur les Gaules, faite aux enfans de Clovis par Justinien empereur d’Orient, en vertu de son droit de souveraineté sur le territoire du partage d’Occident, qui a consommé l’ouvrage de l’établissement de la monarchie françoise dans les Gaules. Voilà pourquoi Theodoric, roi des Ostrogots, comme on le dira plus amplement quand il en sera tems, écrivoit, lorsqu’il étoit déja le maître de l’Italie, à l’empereur Anastase monté sur le trône d’Orient en l’année quatre cens quatre-vingt-onze : » C’est de vous dont part la splendeur qui rejaillit sur tous les Rois ; vous êtes le défenseur salutaire de tout le Monde Romain, & c’est avec raison que les autres Souverains reconnoissent en vous une prééminence particuliere, » Examinons donc comment ces