Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/591

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vandus, et que ce n’étoit que dans une édition posterieure qu’on avoit mis ardaburius . Je crois qu’en voilà suffisamment pour persuader aux lecteurs que Sidonius et Cassiodore ont parlé de la même personne l’un dans sa lettre, et l’autre dans sa cronique.

Dès que le corps de Bretons commandé par Riothame, étoit encore tranquille dans ses postes sur la Loire, quand l’intelligence d’Arvandus avec Euric fut découverte, et dès que cette intelligence ne fut découverte qu’en quatre cens soixante et neuf, on en peut inferer, comme je l’ai déja observé, que la guerre entre les Romains et les Visigots ne commença que l’année suivante. En effet il paroît qu’Euric ait fait les premiers actes d’hostilité ouverte contre l’empire, en surprenant et enlevant les quartiers de nos Bretons, qui veritablement se défioient bien de lui, mais qui ne prenoient point encore toutes les précautions que des troupes qui gardent une frontiere, ont coutume de prendre, quand la guerre est déclarée. Il est encore sensible en lisant avec attention la lettre de Sidonius à Riothame, qu’elle suppose un commerce lié depuis quelque-tems entre deux personnes qui exercent chacun un emploi important dans les lieux où elles se trouvent, et qui plusieurs fois ont eu déja relation l’une avec l’autre pour des incidens de même nature que celui dont il est parlé dans notre lettre. Ainsi nos Bretons auront été du moins un an tranquilles dans leurs quartiers, et la guerre qui se déclara par l’enlevement de ces quartiers, n’aura commencé que vers la fin de l’année quatre cens soixante et neuf ou l’année suivante. Le silence d’Idace, dont la chronique néanmoins, va jusqu’à la fin de l’année quatre cens soixante et neuf, porte encore à croire très-aisément, comme il a déja été dit, que la guerre dont il est question, n’ait commencé qu’en quatre cens soixante et dix.

Voici ce qu’écrit Jornandès sur l’enlevement des quartiers de Riothame : » Euric s’étant mis à la tête d’une nombreuse armée, il marcha droit aux Bretons qui étoient dans le Berri, & le combat fut très opiniâtré, quoiqu’il les eût si bien sur-