Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/176

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et jettez mon cadavre dans la riviere. Nous parlerons plus bas des pantomimes, espece de comediens qui déclamoient sans rien prononcer. Retournons à notre sujet. Nos poëtes lyriques et nos poëtes comiques ont fait la même méprise que Plaute et que Terence, lorsque notre goût perfectionné par Malherbe et par ses successeurs, devint assez difficile pour ne s’accommoder plus des anciennes farces ; nos poëtes comiques françois tâcherent de perfectionner leur tâche, comme les autres poëtes avoient perfectionné la leur. Ces poëtes comiques sans modeles, et peut-être sans genie, trouvant que les espagnols nos voisins étoient déja riches en comedies, ils copierent d’abord les comedies castillanes. Presque tous nos poëtes comiques les ont imitées jusques à Moliere qui, après s’être égaré quelquefois, prit enfin pour toujours la route qu’Horace a jugé être la seule qui fût bonne. Ses dernieres comedies, si on en excepte celle qu’il fit pour joûter contre Plaute, sont dans les mœurs françoises. Je ne parle point des comedies heroïques de Moliere, parce qu’il songea moins en les écrivant à faire des comedies, qu’à composer