Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/383

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une infinité d’autres pieces de comparaison excellentes, ne pouvoient pas se tromper en jugeant de l’expression dans les tableaux, ni prendre le médiocre en ce genre pour l’exquis. Nous lisons encore dans Pline un grand nombre de faits et plusieurs détails qui prouvent que les peintres anciens se piquoient d’exceller dans l’expression, du moins autant que les peintres de l’école romaine se sont piquez d’y exceller. La plûpart des loüanges que les auteurs anciens donnent aux tableaux dont ils parlent, font l’éloge de l’expression. C’est par-là qu’Ausonne vante la Medée de Timomache, où Medée étoit peinte dans l’instant qu’elle levoit le poignard sur ses enfans. On voit, dit le poëte, la rage et la compassion mêlées ensemble sur son visage. à travers la fureur qui va commettre un meurtre abominable, on apperçoit encore des restes de la tendresse maternelle. On sçait avec quelle affection Pline