Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/463

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fait, que la musique moderne n’avoit rien, ni de la force, ni de l’énergie de la musique ancienne. Faut-il s’étonner, c’est le sens de ses paroles, que notre musique ne fasse point les effets que celle des anciens sçavoit faire, puisque les chants les plus variez et l’harmonie la plus riche ne sont que des fadaises sonores et des niaiseries harmonieuses, quand le musicien ne sçait pas faire un usage sensé de ces chants et de cette harmonie, pour bien exprimer son sujet, et quand il ne sçait pas animer encore sa composition par un rithme convenable à ce sujet, de maniere que cette composition exprime quelque chose, et qu’elle l’exprime bien. Si quelque musique moderne manque du mérite dont parle ici Monsieur Vossius, ce n’est point celle de Lulli. Ce qu’il appelle ici verborum intellectum, ou l’expression, est parfaite dans ce musicien.