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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/168

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les mêmes machines de guerre, les mêmes armes et la même discipline que leurs conquerans ; c’est prouver la supériorité de génie de notre Europe, qui avoit inventé toutes ces choses, sans que les asiatiques et les ameriquains eussent encore rien trouvé d’équivalent, quoiqu’ils fissent continuellement la guerre les uns contre les autres. S’il est véritable que le hazard ait fait trouver aux chinois plûtôt qu’à nous la poudre à canon et l’imprimerie, nous avons si bien perfectionné ces deux arts dès qu’ils nous ont été connus, que nous autres europeans, nous nous trouvons en état d’en donner des leçons aux chinois mêmes. Ce sont nos missionnaires qui dirigent présentement la fonte de leur canon, et nous leur avons porté des livres imprimez avec des caracteres séparez. Tout le monde sçait bien que les chinois n’imprimoient qu’avec des planches gravées, et qui ne pouvoient servir que pour imprimer une seule chose, au lieu que les caracteres séparez, sans compter les autres commoditez qu’ils donnent aux imprimeurs, ont celle de pouvoir servir à l’impression de plusieurs feüilles differentes. Nous imprimons l’éneïde de Virgile avec les