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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/176

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pour ainsi dire, renouvellez. Il semble que les grands hommes en tout mérite, et qui, selon le sentiment ordinaire, auroient dû être distribuez dans plusieurs siecles, attendissent le pontificat de Jules Ii pour paroître. Tournons les yeux présentement sur ce qui s’est passé en France, par rapport à la poësie comme à la peinture. Les causes morales ont-elles attendu pour favoriser la poësie et la peinture, que Le Sueur, Le Brun, Corneille, La Fontaine et Racine se produisissent ? Peut-on dire qu’on ait vû les effets suivre si promtement l’action des causes morales dans notre patrie, qu’il faille attribuer à ces causes les succès surprenans des grands artisans ? Avant François I nous avons eu des rois liberaux envers tous les gens de mérite, sans que leurs largesses aïent procuré à leurs regnes, l’honneur d’avoir produit un peintre ou un poëte françois dont les ouvrages fussent mis en paralelle par la posterité avec ceux qui ont été faits sous Louis Xiii et Louis Xiv. à peine nous demeure-t-il de ces temps-là quelques fragmens de vers ou de prose que nous lisions avec plaisir. Le chancelier De L’Hôpital dit dans la harangue qu’il prononça