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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/207

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mémoire, qu’aucun autre peuple, emploïoient à les faire les ouvriers les plus habiles qu’ils pussent trouver. Il est donc raisonnable de juger par la beauté des médailles, de l’état où étoit la gravure sous chaque empereur, et la gravure est un art qui suit la sculpture pas à pas. Les observations qu’on fait par le moïen des médailles sont confirmées par ce qu’on remarque dans les ouvrages de sculpture dont on connoît le tems et qui subsistent encore. Par exemple, les médailles du grand Constantin qui regnoit cinquante ans après Gallien sont très-mal gravées : elles sont d’un mauvais goût, et nous voïons aussi par l’arc de triomphe élevé à l’honneur de ce prince, qui subsiste encore à Rome aujourd’hui, que sous son regne et cent ans avant que les barbares prissent Rome, la sculpture y étoit redevenuë un art aussi grossier qu’elle pouvoit l’être au commencement de la premiere guerre punique. Quand le sénat et le peuple romain voulurent ériger à l’honneur de Constantin cet arc de triomphe, il ne se trouva point apparemment dans la capitale de l’empire un sculpteur capable d’entreprendre l’ouvrage. Malgré le