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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/302

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et que tout excès de froid ne sont pas contraires à une heureuse nourriture des enfans, mais seulement les excès outrez, soit du froid, soit du chaud. Loin de borner à quatre ou cinq dégrez la temperature convenable à la culture des sciences et des beaux arts, je crois que cette temperature peut comprendre vingt ou vingt-cinq dégrez de latitude. Ce climat fortuné peut même s’étendre et gagner du terrain à la faveur de plusieurs évenemens. Par exemple, l’étenduë du commerce donne aujourd’hui aux nations hyperborées le moïen qu’elles n’avoient point autrefois de faire une partie de leur nourriture ordinaire, des vins comme des autres alimens qui croissent dans les païs chauds. Le commerce qui s’est infiniment accru dans les deux derniers siecles, a fait connoître ces choses où l’on ne les connoissoit pas. Il les a renduës très-communes en des lieux où elles étoient fort rares auparavant. L’accroissement du commerce a rendu le vin une boisson d’un usage aussi commun dans plusieurs païs où il n’en vient point, que dans les contrées où l’on fait des vendanges. Il a mis dans les païs du nord le sucre et les épiceries