Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/305

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mélange des corpuscules qui entrent dans la composition de l’air dont je parle, peut être mauvais par quelques excès d’un de ses bons principes. Il se peut faire qu’en un certain païs les émanations de la terre soient trop grossieres. Tous ces défauts qu’on conçoit pouvoir être infinis, doivent faire que l’air d’une contrée, dont la temperature paroît la même que celle d’une contrée voisine, ne soit pas aussi favorable à l’éducation physique des enfans, que l’air qu’on respire dans cette derniere. Deux regions qui sont à la même distance du pole peuvent avoir un climat physiquement different. Puisque la difference de l’air d’une contrée limitrophe d’une autre contrée où les hommes sont grands, y rend les habitans petits, pourquoi ne les rendra-t-elle pas plus spirituels dans un païs que dans un autre ? La taille des hommes doit varier plus difficilement que la qualité et le ressort des organes du cerveau. Plus un organe est délié, plus le sang qui le nourrit le change facilement. Or de tous les organes du corps humain, les plus délicats sont ceux qui servent à l’ame spirituelle à faire ses fonctions. Ce que je dis ici n’est que l’explication de l’opinion generale, qui