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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/314

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à Madrid que les étez ordinaires. Un hyver très doux à Paris supposeroit qu’il seroit encore plus doux à Madrid que les hyvers ordinaires. C’est ce qui n’est point. L’hyver de 1699 à 1700 fut très-doux à Paris et très-rude à Madrid. Il gela quinze jours de suite à Madrid, et il ne gela pas deux jours de suite à Paris. L’été de 1714 fut assez sec et très-chaud à Paris. Il fut très pluvieux et assez froid en Lombardie. Le jour du solstice est quelquefois plus froid que le jour de l’équinoxe. La variation de la temperature des années est telle qu’on ne sçauroit l’attribuer au soleil, à une cause generale. Il faut l’imputer à une cause particuliere à chaque païs, c’est-à-dire, à la difference qui survient dans les émanations de la terre. C’est elle qui rend encore certaines années plus sujettes aux maladies que d’autres. Il est des maladies épidemiques qui sortent de la terre insensiblement, mais il en est qu’on en voit sortir, pour ainsi dire. Telles sont les maladies qui surviennent dans les lieux où l’on a fait de grands remuemens de terre, et qui étoient