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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/460

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mil six cens soixante et quinze, dans un temps où la nouvelle physique étoit la science à la mode, car il est parmi nous une mode pour les sciences comme pour les habits. Les femmes même étudioient alors les nouveaux systêmes que plusieurs personnes enseignoient à Paris en langue vulgaire. On peut bien croire que Moliere qui composa ses femmes sçavantes vers mil six cens soixante et douze, et qui met si souvent dans la bouche de ses héroïnes les dogmes et le stile de la nouvelle physique, attaquoit dans sa comédie l’excès d’un goût regnant, et qu’il y joüoit un ridicule où plusieurs personnes tomboient tous les jours. Quand M Despreaux écrivit son épitre à M De Guilleragues, les conversations de physique ramenoient donc souvent sur le tapis les taches du soleil, à l’aide desquelles les astronomes observoient que cet astre tourne sur son axe à peu près en vingt-sept jours. Quelqu’une de ces macules qui étoient disparues avoient même fait beaucoup de bruit jusques sur le Parnasse. Les beaux esprits avoient dit dans leurs vers que le soleil, pour se rendre encore plus semblable au feu roi qui l’avoit pris pour le corps de sa dévi