Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/481

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une preuve incontestable qu’on n’a point été jusqu’à cette verité, en cheminant de principe en principe et par voïe de spéculation. Les expériences en ont donné fortuitement la connoissance aux philosophes, et même ils avoient si peu imaginé que l’air fut pesant, que, pour ainsi dire, ils ont manié long-temps la pesanteur de l’air sans la comprendre. La verité s’est présentée à eux par hazard, et il semble même que ce soit encore par hazard qu’ils l’aïent reconnuë. Nous sçavons positivement par ce que les témoins oculaires en ont écrit, que Monsieur Pascal n’eut connoissance de l’idée de la pesanteur de l’air, qui étoit enfin venuë à Toricelli à force de manier son expérience, qu’après avoir publié l’écrit dont il a été parlé. Monsieur Pascal trouva cette explication tout-à-fait belle, mais comme elle n’étoit qu’une simple conjecture, il fit plusieurs expériences pour en connoître la verité ou la fausseté, et l’une de ces tentatives fut la célebre expérience faite sur le puis de Domme en mil six cens quarante-huit. Enfin Monsieur Pascal composa les traitez de l’équilibre