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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/489

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de la verité du systême de Copernic. Il y a soixante ans qu’aucun professeur de l’université de Paris n’osoit enseigner ce systême. Presque tous l’enseignent aujourd’hui, du moins comme l’hypothese qui peut seule bien expliquer les faits astronomiques dont nous avons une connoissance certaine. Dans les tems où ces véritez principales n’ont pas encore été mises en évidence, les sçavans au lieu de partir de ce point-là pour aller faire de nouvelles découvertes, perdent le temps à se combattre l’un l’autre. Ils l’emploïent à soutenir par des preuves que le raisonnement seul ne sçauroit fournir bonnes et solides, l’opinion qu’ils ont prise par choix ou par hazard, et les sciences naturelles ne font presque aucun progrès. Mais dès que ces veritez ont été mises en évidence, elles nous conduisent comme par la main à une infinité d’autres connoissances. Les philosophes qui ont du sens, emploïent alors utilement leur temps à les perfectionner par l’expérience. Si nos prédecesseurs n’avoient point les connoissances que nous nous trouvons avoir, c’est donc que le fil qui nous guide dans le labyrinthe leur manquoit. En verité le sens, la pénetration et l’étenduë d’esprit