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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/494

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partie des livres des auteurs grecs et des auteurs romains, nous pouvons bien nous tromper en plaçant les bornes que nous marquons à leurs progrès dans les sciences naturelles, où nous les plaçons. Les critiques n’intentent souvent des accusations contre les anciens que par ignorance. Notre siecle plus éclairé que les generations précedentes, n’a-t-il pas justifié Pline l’oncle sur plusieurs reproches d’erreur et de mensonge qu’on lui faisoit il y a cent cinquante ans. Mais, repliquera-t-on, il faut du moins tomber d’accord que la logique, que l’art de penser est aujourd’hui une science plus parfaite que ne l’étoit la logique des anciens, et il doit arriver par une consequence necessaire, que les modernes qui ont appris cette logique et qui ont été formez par ses regles, raisonnent sur toute sorte de matieres avec plus de justesse qu’eux. Je répons en premier lieu qu’il n’est pas bien certain que l’art de penser soit une science plus parfaite aujourd’hui qu’il ne l’étoit aux temps des anciens. La plûpart des regles qu’on regarde comme nouvelles, sont implicitement dans la logique d’Aristote, où l’on