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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/496

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la pratique, qui, comme je l’ai déja dit, dépend du caractere d’esprit particulier à chaque personne. Voïons-nous que ce soient ceux qui sçavent le mieux la logique, je dis celle de port-royal, et dont la profession est même de l’enseigner aux autres, qui raisonnent le plus consequemment, et qui fassent le choix le plus judicieux des principes propres à servir de base à la conclusion dont ils ont besoin ? Un jeune homme de dix-huit ans qui sçait encore par cœur toutes les regles du syllogisme et de la méthode, raisonne-t-il avec autant de justesse qu’un homme de quarante ans qui ne les a jamais sçûës, ou qui les a parfaitement oubliées ? Après le caractere naturel de l’esprit, c’est l’expérience, c’est l’étenduë des lumieres, c’est la connoissance des faits qui font qu’un homme raisonne mieux qu’un autre, et les sciences où les modernes raisonnent mieux que les anciens, sont précisément celles où les modernes sçavent beaucoup de choses que les anciens nez avant les découvertes fortuites dont j’ai parlé, ne pouvoient pas sçavoir. En effet, et c’est ma seconde réponse à l’objection tirée de la perfection de l’art