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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/498

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l’antique. Un chinois qui ne connoîtroit notre siecle que par cette peinture, s’imagineroit que tous nos sçavans sont d’accord. La verité est une, diroit-il, et l’on ne sçauroit plus s’en écarter. Toutes les voïes par lesquelles on peut s’égarer en y allant, sont fermées. Ces voïes sont de mal poser les principes de son argument, ou de tirer mal la consequence de ses principes. Comment s’égarer ? Ainsi tous les sçavans de quelque profession qu’ils soient doivent se rencontrer au même but. Ils doivent tous convenir quelles sont les choses dont les hommes ne peuvent point connoître encore la verité. Tous les sçavans doivent de même être d’accord dans les choses dont on peut connoître la verité. Cependant on ne disputa jamais plus qu’on dispute aujourd’hui. Nos sçavans, ainsi que les philosophes anciens, ne sont d’accord que sur les faits, et ils se refutent réciproquement sur tout ce qui ne peut être connu que par voïe de raisonnement, en se traitant les uns les autres d’aveugles volontaires qui refusent de voir la lumiere. S’ils ne disputent plus sur quelques theses, c’est que les faits et l’expérience les ont forcez d’être d’accord