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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/571

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parce que sa profession l’auroit obligé à faire sa principale étude de ces sciences, n’admire point l’étendue des connoissances des anciens, que je suis peu surpris de voir l’homme qui a formé son idée du mérite des anciens, sur leurs ouvrages d’histoire, d’éloquence et de poesie, rempli de véneration pour eux. Les anciens ignoroient dans les sciences que j’ai citées bien des choses que nous sçavons, et par la démangeaison naturelle aux hommes de porter leurs décisions plus loin que leurs lumieres distinctes, ils sont tombez, comme je l’ai déja dit, en une infinité d’erreurs. Ainsi l’astronome d’aujourd’hui sçait mieux que Ptolomée tout ce que sçavoit Ptolomée, et il sçait encore toutes les découvertes qui se sont faites depuis les Antonins, soit à l’aide des voïages, soit à l’aide des lunettes de longue vûë. Ptolomée, s’il revenoit au monde, se feroit éleve à l’observatoire. Il en est de même des anatomistes, des navigateurs, des botanistes et de tous ceux qui professent des sciences dont le mérite consiste plus à sçavoir qu’à inventer, à connoître qu’à produire. Mais il est d’autres professions où