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QUAND LES VIOLONS SONT PARTIS

— Nos belles, voulez-vous, à la place des roses,
Sur vos cœurs attacher nos cœurs ? Elles ont ri,
Et les cavaliers sont partis, le sein meurtri,
Perdus en l’infini des chimères moroses.
 
— Qui délire ce soir aux parfums affolants
Des lis fleuris en leurs corsages de dentelles ?
Les belles qui nous ont pris nos cœurs où sont-elles ?
Sur quel rythme endiablé s’envolent leurs volants ?
 
Les belles sont encore au bal ; de leurs poitrines
Tombent les cœurs ravis naguère aux cavaliers ;
Elles valsent toujours, et leurs petits souliers
Glissent éclaboussés de gouttes purpurines.