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L’IDOLE

Pour Louis Pilate de Brinn’Gaubast.


Les bras levés en un grand geste qui bannit,
L’antique idole d’or, à la bouche narquoise,
Du mal enchantement de ses yeux de turquoise
Éclaire son immense temple de granit.
 
Depuis la voûte impénétrable qui l’abrite,
Jusqu’à l’autel de marbre noir, son piédestal,
Tout l’édifice, qu’ornemente un art brutal,
Trahit un culte sombre au maléfique rite.
 
Un nuage d’encens, lourd d’apparitions,
Exhalé d’encensoirs défaillants s’y déroule
Et tombe, à plis voluptueux, sur une foule
Muette et prosternée en adorations,