Page:Dubus - Quand les violons sont partis, 1905.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il a duré moins qu’une fleur dans votre main,
Ce voyage entrepris à l’aventure, ensemble,
Vers un ciel d’éternel printemps qui vous ressemble :
Me voilà seul et j’ai perdu votre chemin.
 
Mais je vous chante au fond des forêts, où m’écoute
Seul le chœur étonné des Faunes, et tandis
Que je leur dis et leur redis nos paradis
Le Regret obscurcit mes regards goutte à goutte.
 
Alors donnant l’empire à mes yeux immortels
Par delà l’horizon de cette humaine vie,
Un bon Ange apparaît soudain, qui me convie
À voir mes songes incarnés de doux pastels.
 
Et je vous ai sans nos poussières de la terre,
Sans les tentations dont le règne est puni,
Pure évocation d’un silence infini
Irradiant tous les mirages du mystère.