Page:Dubus - Quand les violons sont partis, 1905.djvu/87

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Elles réveillent en pétales éclatants
Sa bouche autrefois close aux papillons du rire,
Ce pendant qu’oubliant le geste de proscrire,
Ses mains font des bouquets dans l’espace et le temps.
 
Alors un dieu se meurt que devenait le Sage :
Le mensonge des apparences règne en roi
Sur le bétail de ses désirs en désarroi
Vers les enlisements du terrestre passage,
 
Et parce qu’il n’a su, fort de tous les mépris,
Donner l’essor sans trêve à son vouloir sublime
Au-dessus des vains artifices de l’Abîme,
L’Abîme en ricanant l’aura bientôt repris.
 
— Pour devenir, un jour, Celui que tu recèles,
Et qui pourrait périr avant d’avoir été
Sous le poids d’une trop charnelle humanité,
Ô mon âme ! il est temps enfin d’avoir des ailes.