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HISTOIRE DE RENNES.

même lieu, c’est que les légions dirigées sur notre ville pour y séjourner, quand elles ne venaient pas d’Espagne et des colonies que nous avons citées, sortaient directement d’Italie ou de la métropole lyonnaise, sans s’être arrêtées dans les villes qui avaient leurs monnaies particulières. En effet, ces médailles s’élevant au nombre de plusieurs mille, embrassent, sans compter quelques as et deniers consulaires du temps de la république, une période de plus de quatre siècles, de Jules-César à Valentinien, et n’offrent pas, aux exceptions près signalées ci-dessus, une seule monnaie frappée dans d’autres établissements que ceux de l’Italie ou de Lyon. Ce sont toutes monnaies au type impérial, sans mélange d’aucun signe de fabrique spéciale. Les légions qui les ont apportées, n’avaient donc séjourné auparavant dans aucun lieu, où elles pussent les échanger contre des monnaies coloniales. Lyon seul était le grand entrepôt, l’hôtel des monnaies de l’empire transalpin ; aussi celles qui sortent de cette source sont-elles plus communes que les autres.

On pourrait contester que les légions seules aient contribué à l’introduction de ces monnaies dans notre ville, et il serait tout aussi vraisemblable de l’attribuer en partie au commerce ; mais ce dernier qui se faisait alors plutôt par échange que par valeurs représentatives, n’aurait pu adopter dans ce dernier cas la monnaie romaine, que par suite de la présence des légions et de l’introduction par elles du signe monétaire, dont elles se servaient.

En même temps que ces légions traçaient des routes séculaires à travers les bois qui couvraient jusqu’aux approches de la ville, elles durent aussi s’occuper de la navigation de la rivière, qui leur offrait une nouvelle voie de communication. Les travaux de ce genre exécutés par elles sur d’autres points de la Gaule ne permettent pas de douter de ceux qu’elles entreprirent sur notre Vilaine, et si les siècles n’en ont rien laissé subsister, ce n’est pas