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Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/21

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CHAPITRE III

Les objections de M. Jules Roche ne s’appliquent pas plus à l’impôt sur le revenu qu’à tous les autres impôts.




Ce qui effraie M. Jules Roche dans l’application de l’impôt sur le revenu, c’est la perspective de la guerre allumée entre chaque citoyen et l’État, au sujet de la fixation de ce revenu, et même entre les citoyens cherchant chacun à faire payer plus son voisin, afin de payer moins lui-même. C’est une crainte qui part d’un bon naturel, mais qui est certainement exagérée. Le critique fait là une sorte de tableau des horreurs qu’il a, sans s’en douter, poussées au noir d’une manière que la pratique n’a jamais démontrée. Et, aujourd’hui même, avec notre système très défectueux, n’avons-nous pas nos impôts de l’enregistrement, sur les mutations entre vifs ou après décès, basés uniquement, soit sur le revenu, soit sur le capital, sans bouleverser la situation des familles, comme paraît le redouter M. Jules Roche. Notamment, après le décès d’un citoyen riche ou pauvre, l’État ne demande-t-il pas à ses héritiers de faire la déclaration très sincère de tout ce qu’il a laissé, sous des peines sévères en cas