Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/246

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sont, au contraire, un impôt réel frappant la chose. Mais il fallait une raison, ou même un simple prétexte, pour servir de base à un second impôt ; et c’est ce qui arrive précisément dans deux nouvelles circonstances : ainsi, le droit proportionnel sur le bail se perçoit, non pas seulement sur 4.000 francs, mais sur 4.500 francs ; et le droit de mutation en cas de décès, se perçoit, non pas sur cent mille francs représentant le vrai revenu, mais sur 112.500 représentant 1o le vrai revenu de 4.000 francs ; 2o le revenu faux de 500 francs qui sont payés déjà comme un premier impôt. Ici, il n’y a pas à en douter, la superposition est formelle.

Au surplus, tous les impôts actuels sont superposés dans une proportion vraiment extraordinaire si on veut examiner la question. Vous ne pouvez pas brûler une allumette (encore quand elle veut bien s’allumer) sans subir une douzaine d’impôts en quantité infinitésimale, si l’on veut, quand il ne s’agit que d’une simple allumette, mais en quantité très appréciable, si l’on fait le calcul sur les 50 ou 100 milliards d’allumettes qui se consument chaque année. Ne parlons que du bois de l’allumette. Il a supporté :

1o L’impôt foncier du sol où a crû l’arbre.

2o L’impôt remboursé sous forme de salaire à l’ouvrier qui l’a abattu.

3o L’impôt sur le transport par voiture, par eau ou chemin de fer qui l’a amené de la forêt à l’usine.

4o L’impôt de patente de l’industriel qui l’a scié, découpé, mis en allumettes.

5o L’impôt que cet industriel a subi en payant le