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Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/256

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Étrange condition de notre société ! elle ne saurait se passer de ce droit de propriété pour exister, et, en même temps, elle ne sait pas empêcher ce même droit de la détruire par son abus. Sera-t-elle éternellement condamnée à voir la condition même de son existence devenir la cause de sa destruction ? L’histoire nous prouve que toutes les nations ont péri par l’abus du droit de propriété, parce qu’elles n’ont pas trouvé le moyen que ce droit ne dégénérât en un privilège pour quelques-uns et en une inévitable privation pour tous les autres.



Un moraliste a dit que l’esprit est souvent la dupe du cœur. En matière d’impôt, l’opinion ne serait-elle pas la dupe de la bourse ? Chacun fait cette réflexion : cette loi diminue mes impôts, donc elle est bonne, dit l’un. — Elle augmente mes impôts, dit l’autre ; donc elle est mauvaise. — Quant à consulter la vraie justice et l’intérêt général, personne n’y pense.