Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/293

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ces faillites savantes qui déconcertent le commerce plus moyen de faire croire à une grosse fortune qui n’existe pas ; plus moyen au rastaquouère de cacher l’origine de sa fortune s’il en a, ou sa misère, s’il la cache pour mieux tromper. C’est au contraire l’incertitude actuelle ou simplement l’ignorance actuelle sur la fortune de chaque citoyen qui donne lieu à tous les commérages dont parle M. de Resnes. Lorsqu’on saura que M. Un Tel possède tant en capital et tant en revenu, la curiosité indiscrète sera satisfaite. C’est en général ce qui est caché qui donne lieu aux interprétations malveillantes. Les commissions de taxation sont partout tenues, par serment, au secret le plus absolu. En pareille matière, n’avons nous pas nos commissions de répartiteurs ? Personne ne s’en occupe, la plupart du temps, on ne les connaît même pas ; elles ne consultent jamais le contribuable qui se trouve taxé sans savoir pourquoi ni par qui. Pour l’impôt sur le revenu, aucun contribuable ne sera taxé sans son avis ou sa déclaration préalable.

Puis M. de Resnes continue.

Quant aux inconvénients pratiques de la déclaration, ils peuvent être nombreux. Il est impossible dans bien des cas, d’indiquer exactement le chiffre de son revenu. Combien, pour ne prendre que cet exemple, de fermiers même notables, sont incapables de tenir une comptabilité minutieuse ! Il y a des revenus très variables, très difficiles à établir. Mais il sera temps de discuter ce point quand on connaîtra exactement la manière dont sera exigée la déclaration.

Pour la culture, rien n’est plus facile que d’en fixer