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Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/326

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rapacité du fisc. Or, ce sont surtout les gens très riches qu’on veut atteindre… Nouvelle question insoluble…

Ces objections ne portent pas ; les Français ont déjà vingt milliards placés à l’étranger ; si ces placements étaient sûrs, ils ne feraient, au contraire, qu’enrichir le pays, auquel ils apportent, chaque année, plus de 800 millions tirés du dehors, et qui corrigent, dans une certaine mesure, la dépression commerciale et industrielle que nous éprouvons ; c’était déjà l’idée de Moïse, qui s’y entendait ; ne vous prêtez pas entre vous avec intérêt, disait-il aux Juifs, mais prêtez aux étrangers avec la plus forte usure possible ; cela vous enrichira. Cela ne me conduit pas à conseiller aux Français de traiter en usuriers les nations qui ont à faire avec nous, mais je prétends que l’effet économique, à un point de vue général, est plus utile que des prêts à intérêt faits uniquement en France. Je vois ce fantôme des prêts à l’étranger présenté partout comme une menace au crédit du pays ; je ne partage pas cette idée. Quant à l’impôt à payer sur ces placements faits à l’étranger, il est de toute justice. Les lois actuelles atteignent déjà cette sorte de richesse qui devra, naturellement, subir le même sort que les valeurs nationales. On verra plus loin qu’il n’y aura, à ce sujet, pas plus d’inquisition à faire que pour les valeurs placées en France. Je suis étonné de voir à quel point on s’exagère les conséquences et les difficultés de la réforme en question, elles sont généralement présentées avec une exagération qui prouve plutôt le désir de ne pas payer, que la connaissance de la matière.