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Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/379

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Il y a longtemps que notre erreur d’appréciation à ce sujet est abandonnée par tous les autres pays.



La conclusion de la brochure de M. de Resnes est bien telle qu’elle doit être après une pareille dissertation. Naturellement, il ne ménage ni les idées ni l’auteur, et termine ainsi :

Il m’a paru intéressant d’analyser cette brochure. D’abord, parce qu’elle présente en raccourci presque tous les arguments d’ordre sentimental ou économique que mettent en avant les partisans de l’impôt progressif sur le Revenu, puis, parce qu’elle offre un exemple frappant de la déformation intellectuelle que peut produire dans un homme, à tous égards très estimable, le manque du sentiment du réel. Combien de nos contemporains, je dis des meilleurs, de ceux qui pensent à ces choses, sont atteints de cette infirmité !

Malheur à celui qui vit dans les nuées et les abstractions du rêve socialo-humanitaire ! il se rendra le complice et parfois l’initiateur des pires projets. Une conception, non seulement réelle, mais réaliste, mais positiviste des choses humaines, peut seule en politique, en économie politique, maintenir la santé du jugement.

Il me souvient d’un tableau vu à l’un des derniers Salons. Était-il bon ? je l’ignore, mais il s’appelait La Course à l’Abîme. Sur une pente assez inclinée et que l’on devinait glissante, la