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Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/396

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rang chez le percepteur, qui nomment les députés au Reichtag, en sorte que ceux-ci représentent bien plutôt les hobereaux, les gros propriétaires que les petits. Voilà l’exemple dont M. Jules Roche tire parti contre l’impôt sur le revenu ; d’où l’on pourrait conclure qu’il faut aller en Prusse pour trouver une classe sociale riche, presqu’encore féodale, ayant assez de désintéressement pour, étant la majorité, s’imposer elle-même, et dégrever la classe moins riche. N’est-il pas fâcheux d’être obligé de donner ces beati possedentes prussiens en exemple à nos millionnaires français ? Il est vrai que ceux ci ont à leur tête quelques milliardaires qui leur font croire et font croire peut-être aussi à nos foules naïves que, si on permettait au pauvre travailleur d’arriver à posséder un coin de terre ou une chaumière pour sa famille, c’en serait fait du droit de propriété… tel, du moins que ces milliardaires le comprennent.

« L’impôt, en Prusse, est établi sur le revenu, mais avec progression en vingt-six échelons, sans dépasser 5 %. »

En France, où cet impôt est appelé à en remplacer plusieurs autres montant à huit cent millions, la progression doit être plus élevée sur les gros revenus. En effet, l’impôt foncier, à lui seul, atteint déjà 10 à 12 % et frappe indistinctement les petites propriétés et les grandes. Du reste, que l’impôt sur le revenu soit établi par échelons ou autrement, peu importe. L’essentiel, c’est d’en affranchir le travail et la petite propriété par l’exemption à la base.

« On a vu des agents allant jusqu’à compter l’argent de poche. »