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Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/515

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abolirent les taxes sur le sel et sur les ventes, qui avaient suscité un grand mécontentement et même des émeutes chez les paysans, et les remplacèrent par un impôt sur le revenu. »

Ainsi dès le XIVe siècle, lorsqu’une grande crise nationale, la guerre de Cent ans contre les Anglais, oblige la royauté à recourir aux États généraux, à titre de représentants de la nation, leur premier soin est de réclamer entre autres réformes l’impôt sur le revenu, afin d’épargner la classe qui vit de son propre travail. Les États s’opposent au maintien ou à la création d’impôts sur les choses, telles que la gabelle du sel, ou sur les mutations des biens. Malheureusement les classes riches qui dirigeaient la politique, aussitôt que la gravité des événements ne les oblige plus à recourir aux États généraux, oublient vite les services rendus et rétablissent les impôts un instant supprimés.

Aujourd’hui nous n’avons pas une guerre de Cent ans sur les bras à la façon du XIVe siècle ; mais nous avons certainement une guerre économique de trente-cinq ans qui nous épuise aussi et qui nous fait courir le danger de ne la terminer encore que par les armes. En présence de charges publiques, peut-être encore plus écrasantes qu’on ne les a jamais vues, la question fiscale renaît avec son cortège habituel de luttes inévitables dans le monde économique. Après cinq siècles, la question n’est donc pas encore résolue, et ne le sera sans doute jamais d’une manière définitive.

Comme les États généraux, approuvés parle roi Jean II, nos assemblées politiques, cherchent bien à soulager les classes populaires par une réforme dans la répar-