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cousin germain, leur léguant à chacun cinq sols de légitime, non par mépris ni dérision, mais pour obéir à la loi.

J’ai plusieurs amis et parens auxquels je suis tendrement attaché, et auxquels je voudrois pouvoir[1]laisser quelques signes de souvenir, entre autres à ma tante Gonceru, ci-devant nommée, laquelle a pris soin de mon enfance et m’a donné en toute occasion des marques de tendresse[2], à mon cousin Jean Rousseau[3], qui est à Londres, et à mon digne ami Monsieur

    était fils de David Rousseau (1680-1742, horloger, fils d’Isaac). — Une lettre qu’il adressa à Jean-Jacques, le 1er août 1763, est conservée à la Bibl. de Neuchâtel : il rappelle qu’ayant écrit à son cousin, alors à Montmorency, il n’a pas reçu de réponse. « J’espère, » dit-il aussi, « que vous voudrez bien me continuer l’amitié dont vous m’honorâtes lors de votre séjour à Genève, laquelle je n’oublierai jamais. »

  1. léguer.
  2. que je n’ai point oubliées.
  3. Jean Rousseau, 1724-1795, établi à Londres, cousin issu de germain de Jean-Jacques : leurs grands-pères, David Rousseau, 1641-1738, et Noé Rousseau, 1645-1695, étaient frères. — Dix-sept lettres de Jean Rousseau à l’auteur d’Émile se trouvent à Neuchâtel, toutes écrites de Londres (1761-1766), sauf une d’Aubonne (Vaud), mai 1764, au retour d’une visite à Môtiers. M. Eug. Ritter en a publié quelques extraits dans L’Alliance libérale des 9 mars et 23 août 1884.

    Théodore Rousseau, 1729-1807, — que le testament ne cite pas, — frère cadet de Jean, fut également en correspondance avec le philosophe, auquel il adressa neuf lettres de 1762 à 1765 (Bibl. de Neuchâtel). Voy. Eug. Ritter, ibid., no du 23 août 1884. — En 1786, il demanda qu’après la mort de Thérèse, le capital de 24000 livres, dont elle recevait l’intérêt tous les six mois, fût remis « aux parens de J.-J. Rousseau », c’est-à-dire à lui et à son fils Jean-François (1763-1825), à Jean Rousseau, de Londres, et à Jean-François-Xavier Rousseau (1738-1808), consul de France à Bassora, aussi cousin issu de germain de Jean-Jacques. L’année suivante, on songeait à leur céder la moitié de cette somme : Paul Moultou et Du Peyrou y consentaient. Aucune suite, cependant, ne fut donnée à ce projet, et la question ne se serait même pas posée si le testament de 1763 avait été communiqué par les héritiers de Richard Davenport aux parents ou aux amis de J.-J. Rousseau, au lieu de rester inconnu pour eux. — Jean-François Rousseau, fils de Théodore, ne renonçait pas entièrement à ses prétentions en 1795 et en 1801. — Voy. ms. 7923 de la Bibl. de Neuchâtel, fol. 152-159 ; — Discours préliminaire de Du Peyrou, en tête de son édition de la Seconde partie des Confessions, p. vi-viii ; — ms. fr. 235 de la Bibl. de Genève, fol. 63, 64, 67, 92, 93, 102, 107, 109, 120 et suiv.