Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
148
VERS LES SOMMETS

blessé, elle joua le rôle d’une désespérée s’agrippant à la moindre pousse qui croît sur la berge de la rivière où elle se noie.

— Ma vie est brisée, Jules ! Pourquoi ne t’avoir pas crié mon amour plus tôt ? Cet amour qui s’identifiait tellement avec tes traits, ta physionomie, et avec ton âme que je rêvais voir se dissoudre en la mienne ! Renoncer à cet amour me jette dans l’angoisse, oui dans l’angoisse, dans le désespoir le plus cuisant !

Jules se préparait à lui offrir un peu de consolation, lorsque M. Boisclair s’encadra brusquement dans l’arche du salon, l’air semi-contrarié, semi-réjoui :

— Jules, enfin ! proféra-t-il, en guise de bonjour. Il continua comme quelqu’un qui espère convertir et veut donner une bonne leçon. Il parla avec volubilité :

— Voyez-vous ça, un homme qui a vécu avec nous une grande partie de ses vacances annuelles, un garçon dont les extraordinaires succès nous réjouissaient toujours, dont les visites prolongées nous charmaient, enfin un monsieur qui ne nous