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VERS LES SOMMETS

Le père « Ben » semblait porteur encore d’autres nouvelles. Jules s’en aperçut. Il dit :

— « Ben », vos regards recèlent des secrets qui vous troublent. On dirait qu’il vous en coûte trop de me les dévoiler. Parlez sans gêne. Celui qui entre dans la politique s’expose à toutes sortes d’ennuis. Faites-moi savoir ce que vous connaissez. Rien ne m’abattra, soyez-en sûr.

— Vous avez raison, monsieur Jules, reprit plus bas le vieux, désemparé. J’éprouve du chagrin, car ce que j’ai à vous dire est grave : on s’attaque à votre réputation, on vous noircit de la plus belle manière.

— Vraiment, fit Jules, très surpris, des plis lui barrant le front. Racontez sans gêne.

— Oui, Monsieur, dit l’autre. Ils parlent à mots couverts, mais je comprends, allez.

— Vous, père « Ben », parlez à mots ouverts et allez-y rondement, j’ai hâte de savoir. Pour les mieux combattre, il me faut connaître leur tactique.

— Ils disent comme çà : « Jules LeBrun est un hypocrite. Il a toujours fait semblant d’être vertueux et travailleur. Allez-y voir. Sans doute, il avait