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VERS LES SOMMETS

ce qui peut nous arriver d’ici quelques semaines. En vous, que se passe-t-il donc !

Le volume de sa voix d’enragé était allé crescendo jusqu’à la fin. Un des quatre copains, Boisclair, remarqua :

— Mon pauvre Ledoux, tu exagères sûrement la situation.

— Quelle situation, reprit vivement Ledoux, celle d’une défaite pour notre parti, ou celle d’une enquête contre nous ?

— Les deux se tiennent évidemment, répondaient les autres. Mais nous, nous ne craignons rien, vois-tu. Ce n’est pas nous qui avons reçu la plus grosse part du butin. C’est à toi et Boisclair que revenaient les magots…

— Trêve d’insinuations et de distinctions, répliqua Ledoux, d’un ton sec, menaçant. Si coupables il y a, vous êtes aussi des coupables. Mais là n’est pas la question. Écoutez, mes amis, je n’ai pas le temps de vous expliquer l’affaire tout au long, mais pour le moment, je tiens à vous affirmer qu’il nous ruinera tous, si nous avons le malheur de le laisser élire. Voyons, mes braves, désirons-nous notre perte ?