Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

VI

C’était un matin rose, tout baigné de soleil ardent. Jules venait d’entrer dans son bureau après avoir goûté le charme qui émanait de toutes choses, et humé à pleins poumons l’air parfumé. Mais à peine fut-il assis que le timbre de la porte retentit. Intrigué d’être dérangé si tôt dans sa besogne, il cria quand même l’habituel mot de passe : « Entrez ». Mal lui en prit. Un flot d’une dizaine d’hommes, inconnus de lui, coula dans son appartement. Une minute après, il ne restait aucune chaise de libre. Chacune d’elles portait un individu au visage basané, aux mains fortes et calleuses.

— Monsieur LeBrun, commença timidement celui qui semblait être le chef de file, je m’appelle Luc Tremblay, de Saint-Étienne. Celui qui est en face de moi se nomme Pierre Blier, de Saint-Clément. Les autres sont nos co-paroissiens et nos meilleurs amis respectifs. Tous par ma bouche vous saluent et vous expriment le désir d’avoir un petit entretien avec vous.