Page:Dugas - Salve alma parens, 1941.djvu/12

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Elles aiment les colliers, boucles d’oreilles, bracelets et tout le reste ; elles s’habillent comme la reine de Saba ou simplement, sans bijoux et sans fard.

Filles-fleurs qui ploient sous l’averse ardente des journées d’août.

Filles enrobées dans un manteau d’hermine et qui, des entrailles du sol, surgissent comme des statues de sel, car c’est l’hiver.

Dans leurs yeux, comme dans un miroir, le désir se baigne. Le désir ! Tous les désirs. Mais celui-là entre autres, le meilleur : au bout de l’allée, le jeune « cavalier » s’avance, sourire aux lèvres, portant sa force, tel un talisman. Elles l’ornent de qualités : il est beau, ses regards brillent. Elles courent au-devant de lui, l’entourent, font chaîne. Et c’est un prisonnier. Il ne sait laquelle choisir, il les choisit toutes d’abord, pour ensuite prendre le bras de l’élue. La chaîne se rompt.

Ils sont libres, ils peuvent courir le mon-

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