Page:Dugas - Salve alma parens, 1941.djvu/17

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Ma terre, quel est donc ton secret ? Tu peux bien me le dire, car je ne le crierai pas sur les toits. Tout au plus me contenterais-je de confier ce secret aux pages d’un poème. Dis-moi, les soirs de juillet, lorsque le soleil descend, ne te retournes-tu pas sur toi-même pour regarder frémir, monter, tel un grand désir sur l’horizon, ta glèbe ensorcelée, tes animaux, tes forêts, tes rivières, tes jardins, dans ce ciel qui crépite ainsi qu’un brasier d’amour.

Je crois que tu te regardes dans le miroir des sources et que tu te trouves belle. Les dieux de l’éther s’élancent vers toi ; ils couronnent ton front jeune : ce sont, hésitantes, au bord de la nuit, les étoiles qui déjà te sourient avant qu’ils ne te parent de leur éclat.

J’en ai la certitude, tu mêles tes soupirs d’ardeur avec ceux des hôtes nocturnes qui peuplent les espaces — royaume où se débat un autre univers parmi les rayons

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