Page:Dugas - Salve alma parens, 1941.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans toutes les choses créées, il a cherché à bercer sa misère, son cœur plein d’orgueil et sa chair mendiante d’amour. Il lui est arrivé de regarder l’univers et lui-même avec des yeux pleins de larmes. Souvent, avec ses regrets et sa mémoire enchantée, il a su rajeunir sa vieille âme. Tout un paradis tremblant s’y reflétait avec ses archipels de délires et d’ivresses.

Cet homme s’est ingénié à faire éclater ses limites. Pardonnez à cet homme qui n’est pas autre chose qu’un homme et qui, certes, n’a rien d’un dieu.

Il vous a tant aimé, jadis, quand votre nom passait sur ses lèvres d’enfant. N’a-t-il pas usé de ses genoux les marches de vos temples et mangé à ces Tables où vous distribuez le pain des élus ?

Il vous a tant aimé avant de s’approcher de ce monde avec les cinq sens que vous lui avez donnés.

Pour tout dire, il vous aimait malgré la tyrannie qu’exerçaient sur lui ces télé-

— 21 —