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DES PAYS D’EN HAUT

lard, unique emplâtre pour calmer leurs douleurs, leur était immédiatement appliquée. Le plus sage était de tout endurer sans se plaindre et de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Le soir, les voyageurs campaient sur la grève, et dormaient comme ils pouvaient, exposés durant la nuit à la pluie, au vent, et aux maringouins ; cependant, il fallait se hâter de profiter de la nuit telle qu’elle était, car elle n’était pas longue. La brigade campait très tard et repartait de grand matin. Le guide donnait le signal du réveil dès la pointe du jour ; or au mois de juin, sous ces latitudes, l’aurore suit de très près le crépuscule.[1]

Ce n’était pas par le cri du Benedicamus Domino que le guide réveillait ses hommes. Le signal était celui-ci : Lève, lève, nos gens !

  1. À Saint-Boniface, le 24 juin, on lit très facilement à neuf heures et demie du soir sans le secours d’une lampe et on peut dire qu’il y a à peine quatre heures de nuit.