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UN VOYAGEUR

glais. Une telle politique d’isolement fit considérer les employés de la compagnie comme des étrangers qui ne cherchaient rien autre chose que de réaliser de gros profits, sans le moindre désir d’être utiles aux sauvages.

Le comité de la compagnie à Londres sentait toute l’importance d’aller établir des comptoirs dans l’intérieur du pays, et de ne pas se borner, pour le commerce, à attendre les sauvages sur les bords de la mer. Il fit offrir de fortes récompenses à ceux d’entre leurs serviteurs qui consentiraient à faire une excursion chez les tribus ; mais la crainte des sauvages était telle chez les Anglais, que, malgré la prime offerte pour une telle entreprise, personne n’osa accepter.

Un seul, Henry Kelsey, fit, en l’année 1691, un voyage vers l’ouest, qui dura cinquante-cinq jours, aller et retour, en compagnie de quelques familles indiennes. Ce voyage n’eut aucun résultat ; et l’on comprend qu’il n’eut