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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

une longue discussion de tous les mouvements qui conviennent aux épicycles et aux différents serait nécessaire pour savoir si quelqu’un de ces mouvements est incommensurable avec quelque autre. »


II
Nicole Oresme et les durées incommensurables
des circulations célestes


Pour objecter aux astrologues que ces mouvements des Cieux ont, en général des durées incommensurables entre elles, Nicole Oresme n’attendra pas le résultat de cette longue discussion que Jean de Duns Scot croyait nécessaire ; la vérité de cette proposition est, d’avance probable ; c’est ce qu’il affirme dans son Traité de la proportionnalité des mouvements célestes.

Le texte manuscrit que nous avons consulté[1] porte ce colophon[2] :

Explicit tractatus brevis et utilis de proportionalitate motuum celestium datus et completus per magistrum Nicholaum Orem normannum.

La main qui l’a écrit est aussi celle qui, immédiatement auparavant, a copié des Practicæ Geometriæ dues à Dominique de Chivasso (Dominicus de Mastmario Clavaxio) lequel fit subir à Albert de Saxe les épreuves du baccalauréat. Or le copiste a eu l’heureuse idée de signer et de dater en ces termes[3] les Pratiques de Géométrie :

Expliciunt practice geometrie ordinale per magistrum Dominicum de Mastmario de Clavaxio, complete penitus anno ab incarnatione Domini 1346, prima die mai), et scripte Parisius a Jacobo Lectoris Zeelandrino anno Domini 1362, mense julii. Amen. Amen.

Sans aucun doute, c’est en cette même année 1362 que Jacobus

  1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 7378 A ; fol. 14, vo, inc. : Ad pauca respicientes, de facili enunciant… Fol. 17, vo, espl. : Et ipse solus novit, cujus oculis nuda sunt omnia et aperta.
  2. Ms. cit., fol. 17, vo.
  3. Ms. cit., fol. 14, ro.