l’Université mit à exécution ses menaces de grève[1]. Les leçons ne reprirent que le 11 Octobre 1444 et les sermons le 15 Mars 1445.
Tandis que l’Université disputait âprement et violemment au fisc les débris de ses revenus, les collèges qui la fournissaient d’écoliers étaient réduits à l’extrême disette.
En 1307, André Chini de Florence, alors évêque de Tournai, avait fondé, organisé et doté le Collège des pauvres écoliers de Sainte-Marie-de-la-Charité, sur le mont Saint-Hilaire ; ce collège recueillait un-certain nombre d’étudiants en Théologie nés en Italie. Le 9 Mars 1449[2], les revenus de ce collège sont presque tombés à rien ; depuis longtemps, les pauvres écoliers italiens ne touchent plus de bourse et n’ont plus de logement décent.
Le 16 Septembre 1449, l’Université décrit[3] l’état auquel est réduit le Monastère de Saint-Victor, l’un des berceaux de la Science parisienne. « Nous ne saurions, dit-elle, contempler sans une profonde amertume la détresse, la désolation, les ruines patentes qu’y a produites le fléau prolongé des guerres. »
Jusqu’au milieu du xve siècle, c’est grand pitié de l’Université de Paris.
Qu’une semblable désolation, prolongée pendant plus d’un demi-siècle, ait presque entièrement aboli les études à Paris ; qu’elle en ait, ensuite, rendu la restauration longue et pénible, on le croira sans peine. Et cependant les guerres, les émeutes et les pestes ne suffisent peut-être pas à expliquer l’éclipse totale où la Science parisienne se trouve plongée pendant toute la première moitié du xve siècle ni l’éclat à demi éteint des lueurs qu’elle émet pendant la seconde moitié de ce siècle.
Auparavant, en effet, la France avait pu traverser d’aussi
