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ANNEXE

de conserves, soit environ une demi-once ; 40 grammes de fromage (soit un peu moins de 2 onces) les jours où il n’y avait pas de viande.

Le manque d’hygiène joint à la mauvaise nourriture provoqua des maladies. La malaria sévit. Ainsi que le raconte le journal TAM d’Alger, du 18 décembre 1943, un médecin juif yougoslave devint muet d’épouvante. Une femme tchèque, qui eut sa maison détruite et ses parents déportés en Pologne, vit son mari mourir à Ferramonti, tué par une bombe d’avion.

Les internés vécurent là cinq mois terribles… jusqu’au jour où, grâce à l’avance des troupes alliées, ils purent s’évader… D’ailleurs les chemises noires avaient fui et les carabiniers avaient relâché la surveillance.

À Sulmona ce fut encore pis. Trois hommes furent enfermés dans une cellule avec une seule gamelle qui devait servir aussi bien à manger qu’au reste. Le tout avec un litre d’eau par jour !


VII

Enfin, le révérend Père Eustache Gagnon, c.s.c., comme le raconte le journal LA PATRIE de Montréal le 22 septembre 1944, a dit :

« Ce furent quatre dures années. Nous étions plus ou moins bien traités dans ces camps. Plutôt mal que bien. Le tout néanmoins dépendait du commandant du camp. Quand c’était un homme civilisé, le traitement n’était pas trop rigoureux, mais quand on avait affaire à une brute