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GABRIEL LAMBERT.

de ma soirée était consacrée à des visites, je ne rentrai chez moi que passé minuit.

« On me dit qu’un jeune homme, qui était venu pour me consulter, m’attendait depuis une heure dans mon cabinet ; je demandai son nom ; il n’avait pas voulu le dire.

« J’entrai et je reconnus M. de Faverne.

« Il était plus pâle et plus agité que le matin ; un livre qu’il avait essayé de lire était ouvert sur le bureau. C’était le traité de toxicologie d’Orfila.

« — Eh bien ! lui demandai-je, vous sentez-vous donc plus mal ?

« — Oui, me répondit-il, très-mal ; il m’est arrivé un événement affreux, une aventure terrible, et je suis accouru pour vous raconter cela. Tenez, docteur, depuis que je suis à Paris, depuis que je mène la vie que vous connaissez, vous êtes le seul homme qui m’ayez inspiré une confiance entière ; aussi, vous le voyez, j’accours vous demander non pas un remède à ce que je souffre, vous me l’avez dit, il n’y en a pas, et tout en vous envoyant chercher, je le savais bien, moi, qu’il n’y en a pas ; mais un conseil.

« — Un conseil est bien autrement diffi-