revoyais pas ? Jusqu’au pied de l’échafaud je vous attendrais, et quel supplice qu’un pareil doute ! Revenez, je vous en supplie, revenez.
« — Je reviendrai.
« — Ah ! bien ! dit le condamné, que ses forces semblèrent abandonner du moment où il eut obtenu de moi cette promesse ; bien, je vous attends !
« Et il se laissa retomber lourdement sur sa chaise.
« Je m’avançai vers la porte.
« — À propos, s’écria-t-il, envoyez-moi mon père, je ne veux pas rester seul ; la solitude c’est le commencement de la mort.
« — Je vais faire ce que vous désirez.
« — Attendez. À quelle heure croyez-vous être de retour ?
« — Mais, je ne sais… cependant je crois que vers une heure du matin…
« — Tenez, voilà neuf heures et demie qui sonnent ; c’est incroyable comme les heures passent vite, depuis deux jours surtout ! Ainsi, dans trois heures, n’est-ce pas ?
« — Oui.
« — Allez, allez, allez ; je voudrais à la fois vous garder et vous voir partir.