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LE PENDU.

je ne dormirai point, je tâcherai de me tenir tranquille et de ne point vous réveiller.

« — Oh ! ne vous donnez pas tant de peine pour moi, M. Lambert, repris-je, je suis si honoré d’être votre camarade de chaîne, que je passerai volontiers par-dessus quelques petits inconvénients.

« Gabriel me regarda avec un nouvel étonnement.

« Ce n’était pas ainsi que s’y était pris Accacia pour le faire parler ; il l’avait battu jusqu’à ce qu’il parlât ; mais quoiqu’il fût arrivé à un résultat, ce résultat n’avait jamais été bien satisfaisant, et il y avait toujours eu du froid entre eux.

« — Pourquoi me parlez-vous ainsi, mon ami ? me demanda Gabriel Lambert.

« — Parce que je sais à qui je parle, monsieur, et que je ne suis pas un goujat, je vous prie de le croire.

« Gabriel me regarda de nouveau d’un air défiant, mais je lui souris avec tant d’amabilité, qu’une partie de ses doutes parut s’évanouir.

« L’heure du déjeuner arriva. On nous servit comme d’habitude notre gamelle pour