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GABRIEL LAMBERT.

me saluant de la main ; c’était un homme très comme il faut que ce Portugais ; l’autre tombera comme un bœuf, vous verrez, en m’éclaboussant.

— Ah çà, mon cher Olivier, lui dis-je, vous êtes donc un Saint-George pour parler comme cela d’avance ?

— Non, je tire même assez mal, mais j’ai le poignet solide, et, sur le terrain, un sang-froid de tous les diables ; d’ailleurs, cette fois-ci, j’ai affaire à un lâche.

— À un lâche… qui est venu vous provoquer ?

— Cela ne fait rien ; au contraire, cela vient à l’appui de mon assertion.

Vous avez bien vu qu’au lieu de m’envoyer tranquillement ses témoins, comme cela se fait en bonne compagnie, il a voulu se monter la tête en m’insultant lui-même ; et encore a-t-il passé près de moi deux fois sans faire autre chose que me regarder, puis il m’a vu me détourner de mon chemin, il a cru que j’avais peur, et il a fait le crâne ; c’est un homme qui a besoin de se battre avec quelqu’un de bien placé dans le monde pour se réhabiliter. Ce n’est pas un duel qu’il me